Abstrakt
Le 11 février 2003 l’Institut d’Histoire du Droit de l’Université de Varsovie s’est réuni en commémoration du Professeur Michał Sczaniecki (1910-1977), dirigeant la Chaire d’Histoire générale de l’Etat et du droit de l’Institut depuis sa venue de Poznań en 1965 jusqu’à sa mort. A cette occasion, deux rapports ont été présentés, en présence des deux filles du Professeur, par les deux derniers disciples du Professeur Sczaniecki, aujourd’hui professeurs de la Faculté de Varsovie: l’un consacré aux activités scientifiques de Michał Sczaniecki (Hubert Izdebski, professeur d’histoire des idées politiques et juridiques) et l’autre sur ses activités du domaine d’enseignement de l’histoire du droit (Marek Wąsowicz, professeur d’histoire comparée de l’Etat et du droit). Les rapports ont été suivis des évocations des souvenirs du Professeur ainsi que de la discussion générale.
La division de la matière entre les rapports est d’ailleurs bien conventionnelle parce que Michał Sczaniecki unissait étroitement l’intérêt à l’enseignement avec l’intérêt tout scientifique. L'Histoire générale de l'Etat et du droit, son oeuvre majeure parue pour la première fois en 1968-69, est à la fois un manuel (toujours en usage) pour les étudiants et une synthèse originale de l’histoire comparative des institutions.
Dans sa préface, l’auteur a présenté quatre principes qui l’avaient guidés, et qui se font retrouver dans toutes ses oeuvres, à savoir:
• l’histoire de l’Etat et du droit s’occupe des régularités du développement des institutions, ce développement n’étant pas autonome, mais dépendant des facteurs sociaux et économiques,
• l’histoire générale de l’Etat et du droit est la plus synthétique des disciplines des sciences d’histoire du droit comme elle s’occupe du développement général des institutions dans le cadre du développement social général,
• c’est la méthode comparative qui est la plus typique de l’histoire générale de l’Etat et du droit,
• grâce à la recherche des régularités du développement et à la méthode comparative,
l’histoire du droit peut servir à expliquer les problèmes de l’Etat et du droit contemporains. Ses principes se font retrouver déjà dans les deux premiers livres de Michał Sczaniecki: la thèse de doctorat sur les concessions de la terre aux chevaliers en Pologne jusqu’à la fin du XIIIe siècle (soutenue en 1937 à Poznań) et L'Essai sur les fiefs-rentes (publié en 1946 à Paris). Le deuxième livre, consacré au sujet très peu connu et se trouvant sur l’influence de la Sociétéféodale de Marc Bloch, a reçu très bonnes notes de la critique scientifique polonaise et internationale, et c’était dans une large mesure grâce à lui que Michał Sczaniecki a obtenu le doctorat honoris causa de l’Université de Grenoble en 1959. On retrouve les mêmes principes dans la dernière oeuvre du Professeur Sczaniecki, le rapport Jean Bodin et la Pologne, présenté au Congrès varsovien de la Société Jean Bodin pour l’Histoire comparative des institutions en 1976.
Dans son rapport, M. Izdebski analyse les autres traits caractéristiques de l’oeuvre de Michał Sczaniecki, dont l’emploi, jamais dogmatique, de la méthode marxiste, son intérêt à l’histoire des idées ainsi que son ouverture à la culture française, aux thèmes français et à la science française. Les dernierès parties du rapport sont consacrées aux activités du Professeur Sczaniecki que l’on peut qualifier comme le service à la science, dont la rédaction de „Czasopismo PrawnoHistoryczne” (en fait depuis ses débuts en 1948, formellement depuis 1953), la direction des nombreuses institutions scientifiques ainsi que l’information du public français sur le développement de l’histoire du droit en Pologne (dans la „Revue historique de Droit français et étranger”) et du public polonais sur les oeuvres françaises (notamment dans le „Czasopismo Prawno-Historyczne")
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