Les tâches et les devoirs de l’historie de l’état et du droit polonais – hierr et aujourd’hui

Abstract

Le passé historique polonais posa à l’histoire du droit une tâche particulièrement complexe. Elle fut compliquée d’une part par l’absence temporaire de l’état national et d’autre part, par l’existence d’un état privé de sa souveraineté et contraint d’accepter un régime imposé.

En tant que discipline moderne l’histoire de l’état et du droit polonais fit son apparition au XIXe siècle, au moment même où la nation n’avait plus d’état ni de droit propres. Cette discipline se devait donc de sauver de l’oubli les institutions et les principes juridiques démantelés par le partage de la Pologne. Elle se devait aussi de répondre aux questions soulevées par la société, à savoir si la déchéance de l’état polonais avait-elle été inévitable et qu’en fut-il des responsabilités dans cette catastrophe. Les réponses apportées à ces questions contribuèrent à l’émergence de deux écoles: celle de Varsovie, considérée optimiste, qui chercha les causes de la chute de l’état dans une aggression extérieure, et celle de Cracovie, jugée pessimiste qui chercha ces mêmes causes dans les défauts propres aux régimes polonais.

En 1918, à la reconstruction de l’état polonais, de nouvelles tâches s’annoncèrent à la science: présenter les développements de la situation juridique de la nation polonaise sous la triple domination de la Russie, de la Prusse et de l’Autriche-Hongrie, ainsi que conclure sur les expériences passées qu’elles fussent négatives, destinées â être éliminées, ou positives, susceptibles de servir dans l’état reconstruit.

Ces études étaient loin d’etre terminées quand, à la fin de la deuxième guerre mondiale, la doctrine marxiste officielle remit en cause les valeurs jusqu’alors acceptées en l’histoire de l’état et de la nation en adoptant la vision d’une société des classes et en présentant un bilan négatif d’une Pologne „bourgeoise et terrienne” d’entre deux guerres.

Aujourd’hui, après le changement du régime, la „démocratie populaire” fait partie du passé. Il en est de même pour les rigueurs exercées envers les sciences sociales. Dans ce contexte, de nouvelles problématiques se posent à l’état et du droit polonais:

- l’ajustement des opinions forgées par la méthodologie marxiste et par la situation politique durant les dernières décennies;

- l’investissement des domaines de recherche qui, à cette, époque, restaient partiellement ou totalement inaccessibles à la science polonaise;

- l’étude de la période 1944-1989, aujourd’hui close et constituant un passé historique. La présentation des processus d’implantation forcée en Pologne des modèles d’état venant de l’extérieur et de formulation des fondements internes pour ces modèles. Enfin, la présentation des pressions exercées par la nation qui soumettait ces modèles à une érosion constante et qui les força finalement à disparaître.