Les nations politiques de l'Europe centrale au Moyen Âge

Abstract

I auteur analyse les transformations du contenu et la fonction du concept de nation politique sur le territoire de l'Europe centrale (Pologne, Bohème, Hongrie) au Moyen Âge ainsi que sa portée et ses éléments composants. Il parvient aux co clusions suivantes.
La nation politique n'était pas identique à la primitive communauté ethnique. Au moment où cette dernière prenait forme de l'organisation d'Etat, la nation politique constituait le centre d'integration de la communauté ethno-politique.
Elle se composait primitivement d'un groupe restreint des gens qui avaient la conscience d'appartenir à une communauté plus large, organisée par eux-mêmes et grâce à cela capable de formuler et divulguer le programme déterminé d'integration. Faisaient partie de ce groupe: le monarque, la dynastie, les couches supérieures de la chevalerie, ainsi que le clergé, accomplissant les tâches de l'élite intellectuelle, capable d'articuler et de propager l'idéologie nationale.
Nous ne traitons pas l'apparition des structures d'états au sein de la nation politique comme la naissance même du phénomène envisagé, mais en tant qu'étape consécutive importante du développement, annonçant la croissance d'une autonomie de différents groupes sociaux face à la monarchie.
Le développement politique de la nation n'avait pas un caractère linéaire. Après la tendance, qui se manifestait au cours du XIVe et XVe siècles, d'inclure à son interieur les bourgeois et même une partie de paysans, vint, avec l'apparition de ce qu'on appelle „le servage secondaire", la tendance d'identifier des nations et notamment celles polonaise et hongroise, avec la noblesse.
La nation politique commença très tôt à perdre son caractère d'une création homogène groupée auprès du monarque et de la dynastie. A son sein on notait le pluralisme croissant des intérêts de groupes et de couches, les aspirations divergertes et la divergence des idées et des programmes politiques qui en résultaient.