La diète à cheval. Observations sur le fonctionnement de l'idéologie de la démocratie de la noblesse dans l'ancienne Pologne

Abstract

Pendant la seconde moitié du XVIIe et la première moitié du XVIIIe siècles l'idée de la diète à cheval faisait partie des postulats qui apparaissaient souvent lors des séances de diètes, au cours des débats de diétines et dans les ouvrages publicistes. Cependant les notions typiques de la noblesse en matière de la diète à cheval restaient extrêmement vagues. La diète à cheval, comme chaque autre diète, devait comprendre trois classes politiques de la République nobiliaire – en rejetant tout de même les principes de représentation. Or, la chevalerie ne devait pas être représentée par les députés élus par des diétines, mais elle amasserait tous les nobles en personne (viritim), à cheval, les armes à la main. Le domaine de compétence de cette assemblée devait être égal à celui d'une diète normale, en tant qu'autorité représentative. Le mode des débats n'était pas précisé – on l'imaginait analogue aux débats des assemblées de confédération, d'émeute ou d'élection auxquelles pouvaient également participer tous les nobles. L'idéologie de la diète à cheval constituait un élément de la doctrine de „liberté dorée" propre à la noblesse; elle complétait le culte liberum veto applicable dans les autorités du pouvoir, l'éloge du principe de la libre élection des monarques polonais, la mythologie de l'égalité au sein de l'ordre équestre, ainsi que la théorie du caractère républicain de l'Etat. Le mot d'ordre de la diète à cheval doit être analysé dans les cadres des luttes politiques qui se déroulaient en Pologne à l'époque d'oligarchie; on le considérait comme un instrument servant à obtenir par force le respect pour le système de la démocratie nobiliaire. On le considérait toujours comme le moyen extrême: ultima extremitas, desperatum medium, medium extremum. Le mot d'ordre en question avançaient selon des circonstances – différentes forces politiques de l'Etat, aussi bien la noblesse en opposition, que par le parti du roi. La diète à cheval tirait son origine de la tradition de la diète de camp (comitia campestria) du XVe siècle, des droits du ban à décider en affaires publiques, enfin de la tradition des luttes pour des privilèges avec le roi et les puissants. En fait la diète à cheval ne se réunit jamais, ni au XVIIe ni au XVIIIe siècles. Le problème exige encore des recherches ultérieures.