Abstract
Le régime politique de la Pologne sous le règne des derniers Jagelions, à savoir Sigismond Ie r (1506-1548) et Sigismond-Auguste (1572). avait le caractère de la monarchie tempérée. Les principales forces politiques du pays étaient: d'un côté le roi et les milieux des magnats laïques et ecclesiastiques qui collaboraient avec lui en se groupant surtout dans le Conseil royal (le Sénat), et de l'autre côté, la noblesse moyenne et moindre qui aspirait a codécider des affaires du Royaume. Le présent article est consacré aux méthodes et instruments qu'employaient les acteurs de la vie politique de la Pologne de l'époque, soit en exerçant le pouvoir, soit en luttant pour sa prise et son maintien. L'auteur analyse en détail les principales catégories de ces méthodes et instruments en se servant de concrets exemples.
La première catégorie des méthodes que l'on appliquait dans le jeu politique interne était celle de manipuler les institutions politiques du pays. Il s'agissait au premier lieu de nomer les "siens" aux offices et postes, en quoi surtout le parti royal et courtisan brillait davantage, ainsi que de s'efforcer d'assurer l'élection de ses partisans à la Diète générale. La manipulation des institutions politiques consistait aussi dans l'emploi habile des possibilités que le droit formel et le droit de fond fournissaient dans le domaine du fonctionnement de l'institution donnée. Cela visait surtout la Diète générale qui devint centre de la vie politique polonaise de l'époque. D'où l'envie de tous les acteurs de la vie politique d'influeur sur le déroulement des travaux de ce corps délibératif le plus important du Royaume.
L'autre catégorie des méthodes et instruments de la pratique politique fut la propagande. Elle jouait un rôle considérable en Pologne de l'époque, en servant d'instrument de travailler l'opinion de la „nation politique'' c'est-à-dire de la noblesse, surtout au cours des campagnes précédant la réunion de la Diète. Il faut attribuer un grand rôle aux tracts dont l'ampleur essayaient delimiter, d'ordinaire sans aucun effet, les décrets royaux, comme celui de 1537. On notait aussi les cas de se servir de rumeur politique. L'arsenal des méthodes applicables dans le jeu politique comportait aussi les procédés divers du façonnement des motifs d'action, soit de ceux économiques soit de ceux moraux. Pour ce qui est des premiers, il s'agissait d'assurer des avantages matériels au sens large. Les derniers consistaient à se référer aux valeurs morales telles que l'amour de la Patrie, le sentiment de la solidarité nobiliaire et nationale, la fidélité à la République et au roi. l'honneur d'un noble, etc.
En revanche, dans la vie politique de la Pologne de l'époque sensiblement moindre était le rôle des mesures et méthodes de contrainte et de répression. On en notait uniquement certains exemples, dont la sédition nobliaire contre le roi. appelée la sédition de Lvov de 1537, le procès intenté en 1538 aux chefs de celle-ci devant la Diète de Piotrków, le procès de Marcin Zborowski de 1540.
Cette domination des moyens pacifiques sur ceux violents, des solutions de compromis sur celles extremales, qui caractérisait la vie politique de la Pologne sous les derniers Jagellons, découlait des traits des institutions du régime politique du pays. Le parlementarisme développé (la Diète générale, les diètines) garantissait aux représentants de toutes les forces d'importance la participation à la politique.
Un grand rôle était y joué par la culture politique élevée, imprégnée des principes de l'éthique chrétienne.
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