La législation des synodes de lʼEglise catholique en Pologne aux XIIe-XIVe siècles

Abstract

Les débuts des synodes écclesiaux et de la législation synodale en Pologne datent du temps de la mission de l'archévêque Henryk Kietlicz (1192-1219).

Les synodes provinciaux etaient convoqués par l'archevêque de Gniezno ou par le légat du pape qui les présidaient. Aux synodes participaient en premier lieu les évêques diocésains en personne ou par procuration., les abbées et les supérieurs des couvents, enfin les délégués du chapitre auprès des cathédrales. La législation synodale de la province écclesiale polonaise de l’époque médievale (concrétement du XIIIe et du XlVe s.) dont nous avons connaissance aujourd’hui, se compose de 18 statuts (lois) dont 4 rendus lors des synodes des légats. Les statuts synodaux conservés à nos jours viennent surtout du „Synodique” de Jaroslav de 1357 et d’un recueil privé de législation synodale de Nicolas Czech, plus ancien, datant début du XIVe s.

Du point de vue de leur contenu les statuts refermaient des réglements sur deux problèmes de premier ordre et qui touchaient les rapports internes (avec la participation du clergé et des fidèles) et externes. Dans ce dernier cas il s'agissait des rapports du clergé avec la société laique et les autorités de l’Etat. Quant aux problèmes internes et l’Eglise il s’agissait dans la législation synodale de la discipline au sein du clergé et surtout du célibat et de l’obéissance du clergé devant leurs supérieurs. Les textes s’intéressaient aussi tout particulièrement à ce que les vérités de la foi soient proclamées convenablement ou ordonnaient (impérativement), des 1279 et 1285 que les sermons soient prononcés en polonais. Une partie des réglements se referaient à plusieurs questions du domaine de l’organisation des autorités éccelesiales. L’un des problèmes d’une grande importance et que les réglements prenaient en considération était celui des rapports de l’Eglise avec les autorités laiques et la population. Il s’agissait entre autre du respect du privilegium fori ecclésial, de l’inviolabilité de la personne chez le clergé, de la protection des intérêts des biens de l’Eglise. En plus les statuts synodaux font ressortir pleinement les nouveaux principes du proces canonique romain. La legislation synodale mediévale polonaise n’a pas omise le problème matrimonial. Les normes contenues dans les statuts synodaux s’opposaient au droit coutumier traditionnel en imposant les moyens canoniques.

La législation synodale en Pologne médievale fut sans doute l’un des facteurs les plus importants à faciliter les transformations de la société selon le modèle occidental et fut l’élement culturel essentiel permettant la latinisation du pays. En parlant du rôle des statuts synodaux il nous faut aussi mentionner leur influence sur le developpement du droit et de la culture juridique en Pologne. Aux côtés du droit canon général la législation de l’Eglise polonaise devint l’exemple à imiter et qui a eu pour don d’accelerer les transformations au sein du droit autochtone.